Les incontournables : 8 lieux à visiter absolument

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Si tu crois que Perpignan, c’est juste du soleil et des tapas, détrompe-toi : ici, l’Histoire s’invite à chaque coin de rue ! 

 

Entre remparts médiévaux, musées surprenants, trésors gothiques et joyaux Art nouveau, viens (re)découvrir la ville comme tu ne l’as jamais vue. 

 

Spoiler : tu risques de tomber amoureux de ses vieilles pierres… et de ses 142 marches. 


Prêt·e pour une visite haute en couleurs ?

Le Castillet et le musée Casa Pairal

Le corps principal de l’édifice est composé de briques et de marbre de Baixas qui remonte à l’époque aragonaise. Il a été construit à partir de 1368, puis transformé sous Louis XI qui lui a rajouté sa terrasse actuelle et sa tourelle en brique couronnée d’une coupole. La porte Notre-Dame a été construite à la même époque.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le lieu est transformé en prison. Actuellement, on y trouve le musée de la Casa Pairal qui raconte l’histoire de la ville et les traditions locales.
 

Il faut savoir qu’à l’intérieur du Castillet on y garde toute l’année une flamme qui sera montée jusqu’au pic du Canigó pour être régénérée, comme le veut la tradition. Elle est ensuite descendue dans tous les villages pour allumer les feux de la Saint-Jean.

 

Le point d’orgue de ce monument est sans aucun doute son sommet qui offre une vue à 360 degrés du centre-ville et même au-delà. 

Mais pour cela, il faut gravir 142 marches !

L’hôtel Pams, le joyau art nouveau de Perpignan

Cet élégant hôtel particulier de la rue Émile Zola fut la demeure de l’homme d’affaires Pierre Bardou, qui y installa l’usine de papier à cigarettes J.O.B, avant que sa fille Jeanne et son époux Jules Pams ne transforment les lieux en un somptueux hôtel particulier. 

 

La façade sur rue, très sobre, contraste avec le reste du bâtiment. Le grand escalier d’onyx, marbre et stuc, au bas duquel trône une sculpture de Raymond Sudre, décoré de peintures de Paul Gervais, comprend de nombreuses représentations féminines, telles que Vénus juchée sur une proue de navire au premier étage et Cybèle sur le plafond.

 

L’accès au vaste patio arboré s’effectue par le premier étage. L’aile ouest fut construite dans les années 1930 pour uniformiser l’ensemble et masquer l’ancien atelier de fabrication couvert d’une verrière datant de 1873. 

Les décors typiquement “fin de siècle” et art nouveau alternent de très nombreux blasons J.O.B, en ferronnerie, maçonnerie ou vitrail, qui rappellent le lien avec l’entreprise ainsi que des allégories de la Côte Vermeille dont Jules Pams est originaire.

Le musée d’art Hyacinthe Rigaud

Le musée se trouve rue Mailly, en plein cœur de ville. Il est installé dans deux hôtels particuliers du centre historique : l’hôtel de Lazerme et l’hôtel de Mailly.

 

Il propose une riche collection d’œuvres, comprenant l’art Gothique, l’art Baroque et l’art Moderne. 

 

Concernant l’œuvre gothique, le Retable de la Trinité est un incroyable chef-d’œuvre de la peinture gothique catalane, qui démontre le dynamisme du commerce en Catalogne et la richesse de Perpignan tournée vers la mer Méditerranée. 

 

Pour la période baroque, Hyacinthe Rigaud est né à Perpignan le 18 juillet 1659, et devient le peintre portraitiste de Louis XIV et de la famille royale. Il a également peint plusieurs autoportraits, dont celui dit “Au Turban”, peint en 1698, qui demeure son plus célèbre. Cette œuvre peut s’admirer au musée Hyacinthe Rigaud.

 

Enfin, l’art moderne est présent à travers des œuvres de Gustave Violet, Louis Bausil, Aristide Maillol, Raoul Dufy ou encore Pablo Picasso qui viennent enrichir la collection du musée.

La Cathédrale Saint-Jean-Baptiste et le Campo Santo

L’église romane Saint-Jean-le-Vieux étant devenue trop petite, la construction d’un nouvel édifice fut initiée par Sanç de Majorque en 1324. Elle est majoritairement construite en briques et galets, avec par endroits du calcaire ou du grès rouge. La chute du royaume de Majorque en 1344, la peste noire, et le manque de moyens entraînèrent la suspension des travaux jusqu’au début du XVe siècle.

 

Le plan initial à trois nefs fut abandonné : le majorquin Guillem Sagrera, l’auteur de la cathédrale de Palma de Majorque, opta pour une nef unique de grande ampleur, de style gothique. Les travaux sont achevés en 1509 mais l’édifice ne reçoit le titre de cathédrale qu’en 1602. La tour de l’Horloge et son campanile en fer forgé furent érigés entre 1737 et 1743. 

La statue de Saint Jean-Baptiste surmontant le porche fut réalisée par Guy-Charles Revol en 1952. La cathédrale abrite des fonts baptismaux en marbre blanc datant du XIe siècle, le tombeau de l’évêque Louis Habert de Montmort, ainsi que des verrières néogothiques réalisées entre 1847 et 1867. Le passage situé sous l’orgue permet d’accéder au gisant du roi Sanche de Majorque.

 

Le Campo Santo est un cloître cimetière unique en Europe ! Le cloître cimetière Saint-Jean, dit « Campo Santo » depuis sa restauration, fut édifié dans le premier tiers du XIVe siècle. Les galeries du cloître étaient couvertes d’un appentis de bois soutenu par des colonnes à chapiteaux sculptés.

 

Au fond du Campo Santo, vous trouverez la chapelle de la Funéraria et ses vitraux de l’artiste américaine Shirley Jaffé.

La Casa Xanxo – CIAP

Bernat Xanxo était l’un des plus importants négociants de la ville grâce à la prospérité de son activité commerciale. Entre 1506 et 1508, avec sa femme Elisabeth Xanxo, il fait ériger une demeure. Richement décorée, la Casa Xanxo devait affirmer leur nouveau statut social.

 

Elle est située en plein cœur de la ville, au 8 rue de la Main de Fer. À l’époque, les drapiers résidaient plutôt sur la colline Saint-Jacques ; Bernat Xanxo, fils de drapier a fait le choix de quitter le quartier pour se rapprocher de l’évêque, dont il était le représentant. 

Le logis comprenait un bâtiment sur rue avec une cave voutée pour stocker les marchandises, un rez-de-chaussée dédié aux échanges, une salle de réception à l’étage et un niveau sous comble occupé par le séchoir. Ce plan d’origine est modifié au fil des siècles. En 1919, le lieu est classé au titre des Monuments historiques.

 

Perpignan détient le label Ville d’art et d’histoire appelé (VAH) depuis 2001. Il est attribué par le ministère de la Culture aux villes qui présentent un véritable projet de mise en valeur de leur patrimoine. 

Parmi les engagements liés à ce label, la création d’un CIAP (centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine) constitue l’un des éléments essentiels. Le choix de la Casa Xanxo s’est imposé en raison de son architecture exceptionnelle et de sa position dans le cœur ancien de Perpignan.

 

Avec « Perpignan Expériences » retrouvez nos visites guidées pour mieux comprendre les grandes étapes de l’histoire de la ville.

Muséum d’histoire naturelle

Installé dans la demeure de Cagarriga, dont la construction remonte au XVIe siècle, le Museum propose une collection permanente ainsi que des expositions temporaires tout au long de l’année.

 

Ces collections d’espèces conservés sont le fruit d’une étude effectuée par la faculté de médecine de Perpignan en 1770 qui tenait pour nom « Le cabinet des curiosités » qui donnera naissance au Museum en 1840 et qui deviendra par la suite le plus ancien musée de la ville. 

 

Son parcours vous propose une promenade scientifique autour des étangs du littoral, des montagnes Pyrénéennes, de la plaine du Roussillon.

 

Le loup, l’ours ou le desman sont quelques-uns des spécimens de notre territoire présentés dans les vitrines. Vous ne serez jamais au bout de vos surprises… fossiles, invertébrés ainsi que l’impressionnante momie égyptienne du scribe du temple d’Amon-Re vous y attendent ! 

 

Cette pièce d’exception fut offerte par Ibrahim Pacha en 1847, fils ainé de Mehmet Ali, vice-roi d’Egypte, lors de son séjour aux thermes de Vernet-les-Bains.

Le Palais des Rois de Majorque

Situé en plein cœur de Perpignan, ce superbe palais médiéval a été pendant près d’un siècle (1276-1344) le centre de l’éphémère royaume de Majorque. C’est Jacques 1er, roi d’Aragon, qui scinda son royaume en deux laissant en héritage à son fils cadet, Jacques II, le petit royaume de Majorque comprenant les îles Baléares, les comtés du Roussillon et de la Cerdagne et la seigneurie de Montpellier. 

 

Souhaitant une demeure dans sa capitale continentale devenue centre économique, politique et culturel de la Méditerranée, Jacques II fait construire un somptueux palais dominant la plaine du Roussillon.

 

Ce palais de style gothique, avec sa cour centrale, arcades, chapelles, et belles pièces remplies de magnifiques tapisseries répondait au faste de l’époque. 

Il accueillait banquets, conseils royaux et parlements. À partir du XVIe siècle, le palais fut entouré de murailles par des ingénieurs français et espagnols pour le transformer en citadelle. Depuis 1958, le palais est la propriété du Département qui assure sa conservation et sa valorisation.

Musée des Monnaies et Médailles Joseph Puig

Joseph Puig, né le 11 décembre 1859 dans le quartier de la Réal à Perpignan, se découvre par hasard un intérêt pour la numismatique après la découverte aux abord du vigne route de Canet d’une pièce frappée du comte Béranger IV de Barcelone. 

 

Cette trouvaille bien qu’anodine aux premiers abords marquera pourtant le début d’une grande collection, qui permet aujourd’hui, plus de 160 ans plus tard, au musée Puig de compter sur la plus importante collection publique de monnaies en France après Paris. 

Négociant par nature, Joseph Puig fera fortune dans la mercerie, fortune qui servira à enrichir sa collection tout au long des années.

 

C’est au premier étage de la villa des Tilleuls, située à quelques pas du centre-ville, que vous retrouverez la vaste collection de monnaies et médailles du collectionneur Catalan. Le 2 septembre 1918, Joseph Puig lèguera sa collection ainsi que la villa des Tilleuls à la ville de Perpignan, peu après le décès de son fils Paul. Il subsiste d’ailleurs aujourd’hui une section dédiée à ce dernier.

 

La collection compte aujourd’hui plus de 50 000 pièces, On y retrouve une chronologie de la monnaie depuis sa création en -650 Av JC jusqu’à aujourd’hui, ainsi que des collections classées par thématique, avec notamment une partie dédiée aux monnaies Roussillonnaises et catalanes. 

 

Dans la collection permanente, vous aurez l’occasion de découvrir, les monnaies antiques et étrangères, l’ancien atelier monétaire de Perpignan, les trésors et monnaies rares ainsi que les médailles.